Il devait être pas loin de deux heures de l’après-midi, lorsque je fus jeté hors de mon cours d’élevage de dragon pour insubordination. Il s’avérait qu’attacher son lézard ailé avec une corde et le pendre au bout d'un arbre n’était pas la meilleure solution pour résoudre les impulsions violentes des monstres écaillés de bas âge. Étrangement, mes résultats avec Spoonerism avaient toujours été très positifs. C’est ce que j’ai d’ailleurs essayé de faire comprendre à mon titulaire en lui proposant généreusement une démonstration devant la classe. Étrangement ma réponse avait suscité beaucoup de controverse au sein des élèves et une réaction plutôt virulentes de mon enseignant. En d’autres termes, le prof m'a engueulé comme un gamin qui s’était fait prendre à voler des bonbons au dépanneur. Ce à quoi j’avais cru bon répliquer qu’un bon sens de l’humour ne lui ferrait pas de tort. Pas besoin de vous expliquer pourquoi j’étais collée pour les dix prochaines années de ma vie…

Ça ne parait surement pas comme ça mais, au fond, je ne suis (normalement) pas du genre à me mettre en scène. Même que j’évite en général d’attirer l’attention sur mon humble personne, aussi ardu soit-il. J’aid'ailleurs consacré les quatre dernières années de ma vie a cacher mon charisme de roi et je ne suis pas prêt de tout foutre en l’aire pour des conneries. (Enfin, sauf aujourd'hui....) C'est d'ailleurs pourquoi je n’assiste en moyenne qu’a un cours sur quatre depuis mes au-combien-non-désiré débuts à Astahi. Le reste de mon temps libre? Je le consacre normalement à m’admirer dans le miroir, à m’écrire des lettres d’amour et à essayer d’attacher Spoon au tronc des bouleaux.( Ils n’étaient pas très gros, petits et solides: parfait pour les emmerdeurs dans son genre. ) Des trucs normaux, quoi.

Heureusement pour moi, j’avais réussi à gagner une popularité digne du dernier album de Christina Aguilera. Ce qui revenait à me faire oublier dans une semaine, gros maximum. S’il vous venait à l’esprit que tout ça, ce n'étais qu’un gros paquet de bêtises. Au fond, vous auriez surement raison. Sauf que si j’avais vraiment à faire de votre opinion, je n’irais pas attacher mon lézard volant aux boulots... Enfin j’dis ça, mais je suis quand même resté faire le réverbère à côté de ma porte de classe; Le mur de la honte pour les élèves désobéissant, une idée brillante des professeurs à l'égo brisé. La seule chose qui me tenait bien sagement sur place? Un joli panorama du mur opposé du corridor… Pas besoin de vous faire un dessin, j’avais trouvé de quoi m'occuper pour les deux ou trois prochaines heures à venir:

« Si tous mes profs ressemblaient à ça, je n’aurais pas de raisons pour rater les cours… » Dis-je approbateur, à l’intention d’une jolie brune qui fessait le piquet à côté de la salle de classe inverse. « Si jamais t’as l’intention de faire carrière dans l’instruction, fais moi signe... Je veux bien payer pour des cours privés, juste pour toi.»

Ouais, je sais, j’avais toujours eu une façon plutôt unique de partir une conversation. Faut pas me blâmer,j’avais la tête plutôt ailleurs et ce n’était pas vraiment ses yeux qui attirait mon attention... Si vous voyez ce que je veux dire. Puis, quoi de mieux qu’un manque de tact flagrant pour briser la glace? Dans une nuit ou deux, elle viendra surement m’en remercier. Si ce n’est pas joli, la confiance en soit.

« Le nom c’est Kwon finnick, au fait.» Lui dis je en lui décochant mon plus grand ironique sourire.. « Pas la peine de demander pourquoi, je sais bien que la question te brulait les lèvres… »

Surement autant qu’un glacier, ouais. Sauf que, grand bien m’en face, je n’en avais strictement rien à cirer. Le temps de m’accoter contre le mur derrière moi, je pus sentir Spoon s’agiter sous mon chandail. Surement avait-il été interpellé par le son de ma voie. C'est pourquoi je crus sage de refermer mes bras sur moi, afin de l’emprisonner sous le tissu. Pas question que cet enfoiré de première vienne me ruiner mon coup, il m’avait déjà causé assez de soucis pour la journée. Suavement, je continua:

« Ravi de faire ta connaissance, même si j’aurais préféré que ce soit dans d’autres circonstances… »

Du genre dans un bar, avec deux ou trois verres d’alcool quoi. Les couloirs, c’était pas terrible niveau ambiance. Puis si j’étais pour me manger sa jolie main au visage, je préférais que ça soit en privé. Parce que si vous croyez que je ne pouvais pas faire pire qu’une ou deux remarques narcissiques, vous vous fourriez le doigt dans l’œil. Attendez la suite, vous allez bien aimé…

« 34-A, c’est ça? » Lui demandai-je lui plus sérieusement du monde. « C’est petit, mais je peux faire avec… »

Suicidaire? Pas le moins du monde. Peut-être juste un peu masochiste, mais surtout profondément blasé. Je n’ai appris avec l’âge qu’on n’obtenait rien en fessant dans la dentelle. Dans le pire des cas, elle va se mettre à pleurer ou me faire une tentative forcée de castration. Avec un peu de chance, elle prendrait ça comme un humour au troisième degré et nous deviendrions les meilleurs amis du monde. J’avais d'ailleurs le faible espoir qu’il s’agisse de la troisième solution. Un homme à bien le droit de rêver, non?

Innocente, elle l’était. En tout cas, pour ce qui était de la situation actuelle. Ce n’était tout de même pas de sa faute si son voisin avait osé lui mettre la main aux fesses. Qu’il lui fasse du charme toute l’heure de cours, ça passait encore, elle parvenait à supporter & garder son calme, mais qu’il vienne passer sa main sale sur une partie de son corps, c’était au-delà de son indulgence. Elle pouvait être clémente vis-à-vis de certaines choses, certaines personnes & encore. Si cela avait été un homme, physiquement, plus potable, qui lui plaisait en plus, elle aurait pu faire une concession & elle aurait pu maitriser sa force, mais malheureusement, son voisin avait été tout, sauf convenable. Alors, forcément, étant très active, il avait malencontreusement fini la tête dans cet espèce de liquide, gluant & abject d’où ressortait une odeur quelque peu désagréable. Le professeur n’avait pas eu l’air de rire en cet instant & lui avait finalement ordonné de sortir de suite de la classe, ne lui laissant même pas le temps de s’expliquer un peu, quoique si elle ne lui avait pas lancé un regard aussi noir, elle aurait connu une sanction moins tragique. Enfin, elle avait connu pire, ce n’était pas comme si elle ne connaissait pas le bagne non plus. Cela faisait 4ans qu’elle était dans cet établissement, elle avait déjà fait la causette avec toutes les parcelles de mur, elle était même allée jusqu’à rendre visite au charmant directeur, avec qui elle avait eu une discussion quelque peu philosophique. Il ne fallait pas croire qu’elle était une femme indisciplinée, elle n’aimait juste pas qu’on lui fasse certaines remarques & puis, pendant des années, elle avait dû passer pour l’élève « parfaite », qui écoutait parfaitement tous les cours. A présent, elle n’avait plus ses parents derrière elle, elle était libre, alors elle rattrapait toutes ces années de perdues, à se soumettre aux règles de l’école. Elle parvenait tout de même à maintenant un certain niveau dans ses études, ce qui était un grand miracle pour la quasi-totalité de ses professeurs. Il était vrai qu’entre passer du temps avec son dragon & ses professeurs, le choix était rapidement fait. Son dragon passait avant ses éducateurs qui essayaient de lui inculquer des choses parfois inutiles. Certes, elle se rendait tout de même à certains cours qu’elle qualifiait de « captivants », mais ils étaient malheureusement rares & à vrai dire, il n’y avait que les cours sur les dragons qui semblaient lui plaire. Ce n’était tout de même pas de sa faute si les cours de ses professeurs étaient soporifiques. Elle avait la possibilité de dormir autre part. Sur une table, assise sur une chaise, ce n’était absolument pas confortable. Elle n’était pas non plus l’élève qui ne venait jamais en cours, elle s’y rendait, parfois & les professeurs étaient même souvent surpris de la voir quand elle y était. Néanmoins, elle ne restait jamais bien longtemps en cours, pour insolence, la plupart du temps. Car oui, pour une femme, elle était très vulgaire, verbalement.

La jeune femme dût donc sortir de la salle, après avoir maugréé des insultes à son professeur, qui avait semblé l’entendre. Elle se plaça donc face au mur, comme à ses habitudes, comme si elle avait manqué à ce pauvre mur, qui avait attendu patiemment sa visite. C’est alors qu’une voix grave s’éleva dans les airs Elle lança un regard rapide vers cette fameuse voix & constata que c’était le genre d’homme totalement dragueur qui n’avait rien à faire d’autre de sa vie. Génial ! Elle était certainement tombée sur le pire des imbéciles, comme si la journée n’était pas suffisamment énervante. Il fallait qu’on lui donne, comme compagnie, un tel homme, sûrement imbus de sa propre personne. C’était quand plus, il la draguait vraiment. Elle venait de quitter un dragueur, il fallait qu’elle en retrouve un autre. Fort heureusement, celui-là était « consommable », en tout cas, mieux que l’autre. Elle ne répondit tout de même pas à sa réflexion, le trouvant légèrement lourd. Elle n’avait franchement pas envie de débuter une conversation avec une personne comme ça, très peu pour elle. S’il ne voulait pas se retrouver la tête contre le mur, il avait tout intérêt à se taire. Sauf que c’était bien trop demandé pour un beau parleur de ce type. Elle poussa un long soupir, quand il lui donna son nom & prénom. Elle n’en avait franchement rien à foutre de comment il pouvait s’appeler. Cela n’allait rien lui apporter. Si encore il pouvait servir à quelque chose, mais il ne semblait savoir que parler, & draguer aussi. Elle ne voulait franchement pas faire sa connaissance & même dans d’autres circonstances, elle ne l’aurait pas souhaité. Il n’était franchement pas intéressant. Peut-être qu’il avait tout de même une once de charisme, mais en dehors de ça, il n’avait rien & s’il pensait que parler allait avoir un quelconque effet sur elle, il se trompait lourdement. Elle préférait encore rentrer en cours que parler avec un homme tel que lui. Le mur semblait même plus passionnant que ce fameux Finnick. Au passage, il avait un prénom totalement étrange qui lui donnait presque envie de rire. Cela n’allait sérieusement pas avec son « caractère ». S’il voulait draguer une femme, il ne devait pas prononcer son prénom, en tout cas, s’il voulait réussir son coup. Elle ne répondit donc toujours pas, jusqu’à ce qu’il fasse une remarque très mal placée. Avait-elle bien entendu sa phrase ? « Petit » ? « Faire avec » ? « 34-A » ? Il ne savait décidément pas à qui il avait à faire ce pauvre insouciant. Ne connaissait-il donc pas Kim Ye Jin, la fameuse fille « belle » & « rebelle », qui pouvait à la fois être douce & violente. Un vrai homme quand il s’agissait de violence. Elle se mit donc à rire doucement & soudainement, elle se déplaça, plaquant la tête du jeune homme contre le mur.

- Tu veux peut-être vérifier mon 34-A. . . Tu risques d’être quelque peu perplexe en voyant la réalité . . . pauvre con !

Elle le lâcha & lui fit un sourire quelque ironique. Il pensait peut-être qu’elle était une femme facile, qu’elle allait pleurer dans les jupes de sa mère, il se trompait lourdement. Il était devant Ye Jin, devant un membre du bâtiment. . . .

- Écoute petit, je n’ai franchement pas le temps de jouer à la baby Sitter donc vas jouer ailleurs. Tu as quel âge ? 18 ans ? 17 ans ? 16 ans ? Je n’aime pas jouer avec les gamins.

Elle lui lança un regard provoquant & lui donna une petite claque, légère, comme on le fait avec les enfants, sur la joue, & elle retourna à son mur.

Je l’avoue volontiers, j’étais du genre à aimer m’entendre parler. La raison, vous devez déjà surement vous en douter: avec une voix comme la mienne, qui n’aimerait pas le faire? Je sais, la simplicité ne m’avait jamais étouffée. Sauf que l’avantage quand t’as la tête plus enflée qu’une montgolfière, c’est qu’il ne reste pas assez de place pour le remord et les fausses modesties. Quand j’affirmais être ce qu’il y avait de mieux sur cette planète, je le pensais sincèrement et en toute humilité. Si j’étais bourrée de défauts, j’étais bien le premier à m’en branler. Moi tout ce que je savais c’est, qu’une fois la journée terminée, le soleil ne reviendraient pas avant que je me sois relevé. Pourquoi me serais-je souciée d’avoir été ignorée, outre mesure? C’était à peine si je fus choquée lorsqu’elle me plaqua contre le mur. Moi, tout ce que j’entendais, c’était l’or brut qui sortait de ma bouche à chaque fois que je l’ouvrais. De la même façon que chaque moue dégoutée se transformait en langoureux regards d’admiration. Elle aurait porté une pancarte avec les mots « T’es qu’un connard, fou moi la paix » que je ne l’aurais pas plus remarqué. Même plaquée au mur, je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’elle l’avait fait pour nous rapprocher. Pas étonnant qu’à force de penser qu’à moi, les insultes me glissaient dessus comme de l’eau sur un imperméable.

« Tu veux peut-être vérifier mon 34-A. . . Tu risques d’être quelque peu perplexe en voyant la réalité . . . Pauvre con! »

Tss, tss, tss. Tout de suite les grands mots! C’était bien connu, les femmes aiment jouer aux tigresses. C’était un truc de fierté, où je ne sais trop quoi. Du genre: faut pas céder trop vite où tu passes pour la fille facile. Au fond ce qu’elles ne savaient pas, c’est que fille facile ou non, je finissais toujours par les larguer avant le deuxième rencard. Le truc pour les avoir dans la poche c’était de les laisser parler et d’ajouter un :

« Hum, hum »

une fois de temps en temps. Comme ça, tu n’avais pas besoin de te justifier et t’évitais de blesser leur orgueil mal placé. Va savoir pourquoi, les meufs affectionnaient aussi courir après les enfoirés... Les bras toujours enlacés autour de moi, j’essayais tant bien que mal de garder mon regard rivé au creux de ses jolis yeux. Peine perdue, autant qu’elle sache tout de suite la seule chose qui m’intéressait. Je passai donc le restant de son discourt a deviner sa taille de soutiens-gorge. Je crus d’ailleurs bon éviter de lui faire remarquer que la seule chose que je réussissais à m’imaginer présentement, c’était elle au creux de mon lit…
.
« 16 ans? J’dirais pas plus que treize, c’est drôle… »

Je me mis à rire et écopa d’une légère tape, surement bien méritée. Franchement, la jolie brune (dont le nom m’importait peu) commençait à bien me faire rigoler. Moi un gamin, peut être, mais d’esprit seulement. Je comptais d’ailleurs bien lui prouver, si seulement elle arrêtait de jouer les tigres affamés. J’allais justement lui demander si j’avais droit à voir « la réalité » de plus près et si possible dans un coin plus privé, lorsqu’elle se détacha de moi dans un dernier sourire moqueur. Si ce n’était pas une invitation à la chasser, ça, je voulais bien me fourrer volontiers un doigt dans l’œil…

« Aww, ne repart pas si vite mon cœur, on commençait tout juste à se familiariser!» Amusée, je lui emboitai le pas en profitant bien de la vue de derrière. « Pour une fille qui n’aime pas jouer avec les gamins, j’te trouve pas très sauvage. La sortie c’est par là, tu sais? » Luis dis je moqueusement en pointant la cage d’escalier du doigt.

Toutefois conscient qu’elle allait profiter de la première excuse pour me filer entre les doigts, je m’interposai entre elles et une possible fuite en allongeant mon bras contre le mur. Face à elle, je lui décochai mon deuxième plus beau sourire. Celui que je réservais en général quand une mauvaise idée me passait par la tête.

« Je vais être franc avec toi, je n’ai pas l’intention de jouer au chat et à la souris . Si t’as l’intention de me foutre un vent et par le fait même rater le meilleur coup de ton existence : va t’en je te retiens pa... »

Et c’est à ce moment que Spoon décida de se pointer. Ou plutôt : Me foutre sa langue dans une narine. Ce connard de première avait profité d’un instant de liberté pour pointer sa tête de reptile hors de mon chandail.

« You little piece of… »

Ma main agrippa du vent, tandis qu’il s’éclipsait par ma manche droite en roucoulant joyeusement. Inconscient de la menace qui planait sur sa petite tête vide, il déplia ses jolies ailes multicolores. Oublié ma jolie brune. Oublié, mes plans d’un soir. Tout ce dont j’avais envie, c’était de lui faire la peau... Enfin, c’était avant qu’il décide tout bonasse de se déposer sur l’épaule de mon futur rencart. Ma langue tiqua d’elle-même au fond de ma bouche.

« HEY, pas touche Spoon, j’ai vue avant! » M’exclamai-je, furibond.

Pour toute réponse, il enroula sa queue autour de son cou. Évitant soigneusement de m’écouter. L'enfoiré...

« Seriously, I think i’m gonna kill you… »

Des hommes aussi imbus de leur personne, elle en croisait tous les jours. Ce n’était pas si toute cette existence ne l’avait pas fait rencontrer des hommes de tout genre. Elle ne supportait pas les hommes qui pensaient qu’ils pouvaient rapidement la mettre dans leurs lits, elle n’était pas aussi naïve que cela. Certes, elle aimait bien se faire charmer par certains hommes, elle se sentait soudainement puissante, femme fatale, mais elle n’était pas du genre à céder aux vices ou à l’envie, ou aux hommes tout court. Elle était coriace & la seule chose qu’elle avait envie à l’instant même, c’était de partir loin de cet énergumène qui ne cessait de lui casser les oreilles. N’y avait-il pas d’autres filles vers qui il pouvait aller ? Elle n’était pas la seule dans cet établissement, il pouvait en chasser d’autres, mais qu’elle soit la dernière sur sa liste, c’était tout ce qu’elle voulait. Elle n’avait pas envie de devoir faire la conversation avec un homme comme lui, qui ne pensait qu’à la mettre dans son lit. Elle imaginait déjà quel genre de vision il devait avoir d’elle, quand elle lui avait dit, qu’il n’avait qu’à vérifier son tour de poitrine. Ye Jin était loin de se laisser aller & si elle ne s’était pas contrôlée, il aurait certainement fini au-dessus d’une tour, les pieds dans la vide, mais elle n’avait pas son temps à perdre avec un tel être, elle avait d’autres chats à fouetter, des chats plus intéressants, en tout cas. Elle ne supportait absolument pas l’humour de cet homme, qui se croyait tellement drôle. Elle ne savait pas où il avait acheté son humour mais elle ne voulait en aucun cas acheter au même endroit. Mêmes les faux dragueurs parvenaient à lui décrocher un léger rictus, ce qui n’était malheureusement pas son cas.

Tout en partant de son côté, la jeune femme se dit qu’il n’allait pas la suivre, mais c’était peine perdue, car il se mit presque à courir derrière elle en osant l’appelait « mon cœur ». Il savait où il pouvait se le mettre son « cœur ». Elle n’était à personne & totalement libertine, il ne le savait pas ? Elle poussa donc un soupir d’énervement, devant autant d’acharnement. Il ne pouvait pas simplement rester à son mur & la laisser tranquille. Elle n’avait pas envie d’entendre de nouveau sa voix qui lui donnait un mal de crâne insupportable. Elle n’avait jamais rencontré un homme aussi lourd que lui, il battait tous les records, à son avis. Continuant à marcher, elle ne prit pas le temps de l’attendre, essayant de marcher plus vite, mais soudainement, son bras lui bloqua le chemin, l’empêchant d’avancer plus. Plus collant que lui, il n’y avait sérieusement pas. En plus il pensait qu’elle allait rater quelque chose. Le regardant de haut en bas, elle eut envie de rire. Elle n’avait jamais entendu une blague aussi drôle. Il n’avait sérieusement pas la carrure & la mentalité d’un homme qui pouvait lui plaire, il était l’opposé. Trop gamin, trop enfantin, franchement, ce n’était pas son style. Il y avait mieux, même dans le domaine des hommes les plus lourds &/ou dragueurs. Elle voulait partir, elle n’avait franchement pas envie de rester une seconde de plus avec lui & c’était lui qui raté quelque chose, le pauvre. Comment ne pouvait-on pas profiter de Ye Jin ? C’était ironique ce qu’elle pensait, mais qu’importe. Elle avait envie de fuir & se retrouver devant un homme mieux, plus musclé, plus mûr aussi, & moins lourd, plus charmant, bref, un homme plaisant, ce qu’il n’était pas, même s’il devait le penser. Elle allait lui répondre, avec un sarcasme terrifiant, mais elle n’eut pas le temps, car un dragon fit son apparition, son dragon certainement & se posa délicatement sur son épaule, s’enroulant dans son cou. Dommage que le maître n’était pas aussi mignon que son dragon, ça aurait pu fonctionner peut-être. Il était tellement beau, tellement petit, tellement . . . elle aimait les dragons, alors forcément, elle tomba de suite sous le charme de ce petit être. La jeune femme le caressa doucement, le trouvant particulièrement doux.

- Que tu es mignon toi ! Pas comme ton maître ! Dommage que le maître ne ressemble pas au dragon.

Elle le prit doucement entre ses mains & lui donna un léger baiser sur le museau. Elle ne comprenait pas comment son maître ne pouvait pas aimer un tel dragon, si beau. Peut-être que finalement son dragon avait plus de popularité que lui auprès des femmes & que cela, le rendait vert de jalousie. Elle regarda l’intituler « Finnick ».

- Avant toute chose, je ne perds absolument rien en te mettant un vent. Faudrait que tu changes tes méthodes de drague & surtout que tu essayes ta technique avec d’autres femmes. Ça ne marche pas sur moi & je m’en fous totalement du nombre de femmes que tu as certainement eu dans ton lit, ou dans ton palmarès. Sache que tu es face à Ye Jin, & que tu peux de suite oublier tes petits projets qui fleurissent dans ta tête !

Elle lui fit un sourire ironique pour bien lui faire comprendre que ses paroles n’étaient pas des paroles en l’air, qu’elle était très sérieuse.

- Ton dragon est vraiment très chou & au lieu de vouloir le tuer, tu devrais te dire que peut-être que lui, il peut t’aider à mieux . . . draguer . . . je préfère avoir un rencard avec ton dragon que toi !