Journée d'expédition dans la forêt, je sens que j'allais m'amuser comme un vrai petit fou. Je m'étais habillé en conséquence en prenant grand soin de vérifier la température pour que je n'aille pas trop chaud ni trop froid. Dans un sac à dos, j'avais amené mes crayons, ma tablette à dessins et tous les instruments dont j'avais besoin pour mesure, peser, m'orienter et calculer mes observations. Dans une autre pochette, j'avais amené assez de réserves de nourriture et d'eau pour trois personnes au cas où que je me perde. Il y avait aussi des vêtements de rechange, des couvertures et des allumettes. Dans la plus grosse de mes poches du sac, j'avais placé l'un de mes oreillers, des serviettes et une grosse couverture pour mon oeuf. Je n'allais quand même pas emmener mon sac en bandoulière en expédition et risquer de l'accrocher partout. Je mis le tout sur mon dos et je partis d'un pas décidé vers la bordure de la forêt.

J’aurais pu entrer directement dans la lisière, mais je préférais toujours prendre le temps d’écouter pour être certain qui n’avait pas de dragons dans le coin. Ce n’est pas que je ne fais pas confiance au talent de dresseur des autres élèves, mais on ne sait jamais comment ces créatures vont réagir en nous voyant. Je fis donc un premier pas, puis un deuxième et un troisième sans qu’un hurlement m’annonce que le propriétaire du terrain ne voulait pas de visiteurs. Je pris une grande respiration et serra les sangles de mon sac avant de m’enfoncer dans la forêt.

Je jetais un coup d'oeil à gauche et à droite pour regarder s'il y avait quelque chose d'intéressant à dessiner. Je décidais de tourner à ma droite pour prendre un petit sentier recouvert d'épines et je m'enfonçais un peu plus profondément pour trouver un superbe endroit pour dessiner. Devant moi, il y avait une petite colline si on pouvait appeler cela une colline tellement qu'elle était petite. Quelques pins avaient été déracinés par une tempête ou un dragon et reposaient sur le sol. J'enlevais mon sac et ouvrit la poche qui contenait mon oeuf pour le laisser prendre un peu d'air frais. «Voilà nous sommes arrivés! Je te montrerais les dessins quand tu seras éclos, je t'en fais la promesse.» Je sortis un crayon et commençais à gribouiller la colline avec les arbres qui l'entouraient. Je m'amusais un peu avec le jeu de lumière et d'ombre pour que la colline reçoive un jet de lumière. Je finis par faire quelques traits pour faire apparaître les arbres morts. Je regardais le résultat final avec un sourire et j'effaçais quelques traits inutiles qui m'avaient servi de repères. «Aller, on va voir les arbres de plus près!» J'attrapais mon sac, avant d'aller m'installer sur le tronc d'un des pins déracinés. Je portais mon sac à l'envers pour pouvoir garder un oeil sur mon oeuf-miroir et je grimpais sur un premier tronc pour regarder les alentours. Je poussais une petite exclamation quand je vis un ensemble de champignons à l'intérieur d'un des arbres. Je sautais de mon perchoir pour aller voir de plus près.

Ils étaient six et aucun n’avait la même grandeur. On aurait dit une petite famille qui se protégeait de la pluie. Je souris et dans le coin d’une feuille, je m’amusais à faire des champignons en bande-dessinée. À côté, je les fis de dos avec la vue de l’entrée du tronc avec de la pluie qui tombe. Je rigolais un peu de mon dessin et j’enlevais mon sac pour le poser à côté de moi. Je me mis à plat ventre et j’étirais le bras pour aller les attraper puisqu’ils étaient comestibles puisque c’était des pleurotes.