Myeong Ji est encore en pleine dépression. Ce n’est pas parce que son accident à eu lieu il y a trois ans que les choses vont beaucoup mieux… Mais il a décidé de vivre, de se relever, sans trop savoir pourquoi. Peut-être qu’il a envie de se donner une deuxième chose, à lui et à la vie…

A part cela, c’est quelqu’un de calme et de bosseur. Il n’hésite pas à faire des efforts quand on le lui demande et le travaille ne lui fait pas trop peur. Après tout, maintenant qu’il n’a plus ces entraînements quotidiens, il a du temps à revendre ! Mais Myeong Ji peut aussi se montrer enfantin et joueur. Il aime passer du temps avec ses amis qui l’apprécient pour sa simplicité. C’est vrai que même s’il est d’un naturel anxieux, se prendre la tête n’est pas son truc. Il est tolérant avec les autres plus qu’il ne l’est avec lui-même. Il a l’habitude de toujours vouloir repousser ses limites et ceux qui le connaissent savent bien qu’il est parfois trop rude envers lui-même…

Envers ses proches, il est tendre et attentionné. Sa passion pour le sport l’a coupé des relations humaines pendant très longtemps alors il réapprend doucement à avoir des amis, parfois maladroitement. Mais attention car Myeong Ji peut se révéler être très rancunier. Il accepte les défauts des autres, les différences et tout tant que celle-ci ne le blessent pas. Etrange, non ? Mais tellement humain. Mais ne vous inquiétez pas trop car en général, il est quelqu’un de très facile à vivre et d’agréable compagnie… Beaucoup de gens aiment le fait qu’il peut exploser de rire pour le moindre de détail sans pouvoir s’arrêter. D’ailleurs, on peut lui faire n’importe quelle blague, même les plus vieilles et les plus connues, il rira de bon cœur.

Maintenant qu’il n’a plus le sport dans sa vie, il s’ennuie souvent et rapidement. Il ressent le manque de quelque chose ou de quelqu’un… et devient alors complètement amorphe, apathique. C’est dans ces moments-là qu’on réalise qu’il n’a toujours pas digéré le fait qu’il doive traîner sa foutue jambe droite rien que pour pouvoir marcher…

Il y a encore trois ans, Myeong Ji était promis à un grand avenir d’athlète. Oui, il était fort dans sa discipline. Les gens le regardaient avec des étoiles dans les yeux, en l’applaudissant. Et il aimait ça. Non, il adorait ça. Cela le rendait fier, vivant. Courir et entendre les cris d’encouragements n’était qu’un pur bonheur. Une fois la ligne franchie, il n’avait même pas envie de s’arrêter, juste continuer de courir et de se donner à fond. Les heures d’entraînement, il ne les comptait pas. Il vivait pour sa passion, comme certains vivaient pour leur idole. Non, en réalité, la course était sa seule véritable idole. Il aurait pu se marier avec elle… et d’ailleurs, c’était ce qu’il comptait faire : vivre que par et pour courir. Sa vie sociale ? Qui s’en souciait ? Lui le premier la jugeait facultative et ce n’était certainement pas son agent qui aurait dit le contraire. Dans sa tête, il n’y avait qu’un mot : la course. Et son corps ne ressentait qu’un besoin : courir. Chaque jour, il remerciait Dieu auquel il ne croyait même pas de lui avoir permis d’avoir un cerveau et un corps sur la même longueur d’ondes. Il ne pouvait pas être plus heureux. Dire qu’il n’aimait pas qu’on le regarde avec admiration serait mentir. Il n’y avait que sur la piste qu’il se sentait bien, à l’aise…

Ses parents n’avaient pas leur mot à dire sur sa vie. Et heureusement pour eux, ils n’en avaient pas envie. Ils étaient contents que leur fils « serve » à quelque chose, qu’il gagne dans un domaine. Que ce soit le sport, la téléréalité ou l’art, ils s’en contrefoutaient. Tant qu’il avançait, tant qu’il était le meilleur.

Les gens du métier étaient impressionnés par son professionnalisme à un tel âge. C’est vrai que parfois, il en faisait trop. Trop d’entraînement, trop de courses, trop de championnats, trop de sérieux… Alors qu’il n’était qu’un enfant. Parfois, on se demandait bien s’il était sain d’esprit… Un jour, on lui a même vivement conseillé de voir un psychologue pour voir s’il n’y avait pas un truc qui clochait chez lui… Mais Myeong Ji ne se laissait pas toucher par ce genre de choses…

Sauf que l’impensable se produisit, ses rêves finirent dans le tiroir des archives en quelques secondes. Un accident, des plus banales. Une voiture roulant trop vite, un Myeong Ji avec des écouteurs et de la musique trop forte dans les oreilles, épuisé par son entraînement… Et la suite, vous la devinez aisément. Trois jours plus tard, il sortait d’un coma léger provoquer par une lourde opération. Puis, il reçut une gifle de vérité en pleine face… Lorsqu’on lui expliqua ce qui s’était arrivé, il comprit très vite qu’il ne pourrait plus jamais courir comme avant. On lui avait installé des sortes de barrettes métalliques pour souder les os de sa jambe droite… bref, sa carrière de sportif était finie.

Il lui fallu cinq mois pour remarcher correctement. Alors courir… il ne fallait même pas y penser. Son médecin le lui avait interdit. Autant dire qu’il a hait ce conducteur imprudent… même encore aujourd’hui, il ne peut lui pardonner. Sa convalescence alla de paire avec une dépression. Une sérieuse dépression. Il fit une tentative de suicide… mais heureusement, une troupe d’amis le sauvèrent in extremis… Trop honteux, il n’a fait comme si de rien n’était et n’en a parlé à personne. Comme si cela n’avait jamais existé.

Deux jours plus tard, il reçut une étrange proposition : rejoindre Astahi. N’ayant pas trop d’autres avenirs possibles, il accepta comme il aurait accepté n’importe quoi, sans conviction. Si on lui pensait la question maintenant : Voudrais-tu revenir en arrière ? Il le ferait, sans hésiter une seconde. Non, il n’est toujours pas prêt à accepter que courir lui est désormais impossible.

Certains disent que pour Myeong Ji, Astahi a remplacé la course… Mais il n’en ai rien. Il ne met pas autant de cœur dans ses études que ce qu’il avait fait dans le sport… Ses parents ainsi que ses professeurs le regrettent. Néanmoins, il a une bonne moyenne et s’en sort sans trop de problèmes. Il n’est pas dans les meilleurs, loin de là, mais cela lui importe peu. Il réussit ses années et c’est tout ce qui compte. Il se dit souvent qu’il fera mieux le mois suivant, qu’il se concentrera plus lors des cours… mais au final, ce n’est pas le cas.

Il regrette de ne pas ressentir la même passion et adrénaline pour la magie que ce qu’il a éprouvé pour la course. Il a l’impression que quelque chose cloche chez lui… A ce moment-là, il replonge dans une cruelle mélancolie qui lui colle à la peau.