Dire que la journée avait si bien commencée... Chang Yeol regardait désespérément les gouttes de pluies s'écraser sur la fenêtre à côté de laquelle le jeune homme s'était installé. Il aimait être à cette place pour suivre le cours, au moins, si il voulait s'en détacher, il n'avait qu'à tourner la tête. Dans le moment présent, c'était la cas, il en avait déjà marre alors qu'il n'était installé que depuis vingt minute. Marre ? De qui ? Non, jamais il ne dira qu'un cours ou bien qu'un professeur l'ennuyait, car il a toujours eu cette passion, cette envie de et besoin de savoir qu'il lui est impossible de na pas être concentré en cours. D'ailleurs, bien qu'il regarde actuellement par la vitre ce qu'il se passait dehors, il était parfaitement concentré sur ce que disait le professeur, devant la tableau. Alors pourquoi était-il de si mauvaise humeur ? Il souffla, il en avait marre d'être aussi maladroit. Si il y avait bien une chose qu'il n'aurait jamais du cassé, c'était bien cela. Il s'en voulait horriblement, car du coup, il n'avait pas pu tenir la promesse qu'il avait fait à sa meilleure amie.

Ce matin, tout avait été trop vite. Ces derniers temps, les nuits se faisaient de plus en plus courtes, dormir une heure d'affilé revenait à accomplir un exploit. Mais il était habitué à ce genre de problème puisque depuis tout petit il était comme cela, un insomniaque. Les matins n'étaient donc pas très facile, à peine avait-il eu le temps de se préparer qu'il devait déjà courir pour arriver à l'heure à sa première heure de cours. Jamais il se comporterait d'une manière aussi désagréable, pour lui arriver en retard n'est autre que la pire preuve d'irrespect à accorder à un professeur. C'était dans ses normes, il avait été éduqué ainsi, strictement. Toutefois, c'était la première fois qu'il était aussi maladroit... Comment avait-il put mal attaché sa petite gourmette porte-bonheur une fois être sortit précipite ment de la douche ? C'est à cause de cela qu'elle se prit dans la poignée de la porte et qu'il la cassa. Bon, ce n'était pas dramatique, je suis parfaitement d'accord avec vous, mais ça le tuait de la casser maintenant alors qu'habituellement il était toujours en train de s'assurer qu'il n'y avait rien à réparer justement. Elle était toujours impeccable, accroché à son poignet droit. Enfin toujours... Jusqu'à maintenant.

La sonnerie finit par arrivé, il prit ses affaires dans ses bras, n'ayant même pas prit le temps de prendre un sac pour les transporter, bien trop pressé. Il devait donc aller jusqu'à son casier afin de les déposer. Il n'en aurait certainement plus besoin puisqu'il n'avait plus cours de la journée. Peut être devait-il en profiter pour aller se reposer ? Non impossible de penser à cela en pleine après midi, il avait des affaires plus urgentes à régler, comme faire sortir Arthur Rimbaud, comme il l’appelait, et aller lui faire prendre un petit bain. Seth avait beau ne pas être le plus gentil et affectif de tous les dragons, il faut bien avouer que Chang Yeol l'aimait bien quand même. Il s'était attaché à lui au fil du temps, même si cette tête de Nessie, elle, n'était pas totalement traversé par les mêmes sentiments... Enfin, il avait plutôt l'habitude de donner plus qu'il ne recevait, il n'avait qu'à montrer l'exemple de sa mère. Cette femme qui se cache derrière les mots « je t'aime » et qui ne souhaite en faite de son fils ne soit que son petit esclave et qu'il gagne se vie plus que convenablement... Et le père, n'en parlons même pas... Quand est-ce que Chang Yeol l'avait vu depuis la dernière fois ? C'était une très belle question et bizarrement, la réponse, il ne souhaitait pas la connaître. « Il ne faut jamais poser des questions auxquelles nous ne souhaitons pas connaître les réponses », c'est ce qu'il se disait souvent, dans ses heures de réflexions intenses. Et même si tout ce qui concernait sa famille n'était pas au centre de sa préoccupation, il y avait bien une autre question qui revenait souvent avec cette belle citation : « Ou peut donc bien être Hye Min ? » Bon, c'est une question parmi tant d'autre en faite, mais tout cela pour vous dire à quel point il n'arrive pas à se détaché de cette petite. Même si il ne pensait pas à elle tous les jours, au fond, elle était toujours un peu là, à côté de lui. Il s'était imaginé des centaines de fois la retrouver. Allez savoir après quelles idées il avait bien pu se faire, parfois, ne veut mieux pas le savoir. Bref, il ne s'était jamais imaginé les choses les plus bêtes.

Alors qu'il arrivait enfin dans l'aile de l'école où il y avait son casier, parce que cette école est horriblement grande, il sentit son portable sonner. Il le prit donc précipitamment et décrocha sans faire attention au nom inscrit sur l'écran. Malheureusement il aurait du, car il n'y avait rien de pire qu'un appel de se genre pour lui pourrir littéralement sa journée. Maman demandait des nouvelles de son fils, ou plutôt de ses notes. Il ne pouvait pas être horrible avec sa mère quand même, il avait bien trop de respect pour elle pour lui dire quoique se soit. Il se comportait donc en enfant modèle... Pendant cinq bonnes minutes et dès qu'il en eu marre il commença à s'énerver, lui disant que ce n'était pas tellement de moment d’appeler qu'il avait des tonnes de choses à faire... Et certainement pas le temps de converser tranquillement avec sa mère... Il raccrocha donc, en colère, baissa la tête en avançant afin de ranger son portable dans sa poche... Et c'est là qu'il rentra dans une jeune fille. Non sérieusement, ce n'était pas le jour, il avait hâte d'être seul pour se détendre un peu, le monde avait décidé de lui pourrir son espace aujourd'hui. Il ne porta pas trop d'attention à la jeune fille. Il la regarda froidement et lui lança :

Chang Yeol - « Fais gaffe, t'arrête pas comme ça en plein milieu du couloir, tu gènes tout le monde ! »

Le visage de la jeune fille lui disait quelque chose, mais il n'était pas d’humeur à s'en préoccupé, il s'assura qu'elle n'avait quand même rien avant de s'apprêter à reprendre son itinéraire de voyage.

Cette journée aurait pu être une bonne journée si elle n’avait pas été ponctuée par tous les petits désagréments qui rendent une journée très mauvaise. Je me lève avec un peu d’avance sur le réveil. Si il y a bien une chose qui m’insupporte dans ce monde c’est bien la sonnerie de ce truc. Quand je l’entends, je suis d’une humeur abominable. C’est pour cela que je m’éveille toujours avec cinq minutes d’avance sur ce stupide engin. Si je pouvais mettre la main sur celui qui a inventé cette sonnerie, je lui encastre ce truc stupide dans le crâne. Sérieusement, il n’y a pas de son plus doux comme le chant des oiseaux ou bien le tendre clapotis des vagues. Visiblement, l’inventeur n’était pas un poète dans le fond de l’âme, ou peut être avait en horreur pour ce qui touchait de près ou de loin au lyrisme poétique, parce que pour choisir comme son un « bip bip » qui vous flanque une crise cardiaque à chaque fois, il faut vraiment être un sadique. Enfin, j’utilise mon super portable comme réveil avec une chanson de K-pop pour changer. Rien de tel que pour vous mettre de bonne humeur : une chanson que l’on apprécie.

Je prenais donc mon temps pour me préparer. Je commençais par mon petit déjeuné, puis je prenais soin de choisir ma tenue. Je m’attelais ensuite à dominer ma chevelure. Prendre soin de moi ou plutôt de mon apparence est une chose plutôt nouvelle. Je ne fais attention à mon apparence que depuis que je suis dans cette université. Jusqu’au collège, je m’habillais comme un garçon manqué avec des shorts ou des jeans, baskets & t-shirts amples. Disons que c’était plus pratique pour mener les activités telles que l’escalade ou les courses poursuites. Après mon déménagement, j’ai commencé à changer pour devenir un peu plus féminine. Mais je ressemble vraiment à une fille depuis que j’ai rejoint la prestigieuse école d’Astahi. Je peux dire que je commence à prendre goût à cela. Je me maquillais légèrement. Je pris soin de vérifier le contenant de mon sac à dos pour être sûre de n’avoir rien oublié. Je m’efforçai ensuite de faire entendre raison à ma tête de mule de dragon. Je vous garantis que cela n’est pas une partie de plaisir. Après une gentille prise de bec, il consentit enfin à entrer dans sa Yongball, car même si ce cher Arren est encore petit, tant par l’âge que par la taille (95 cm), il est très intelligent et aime bien aller se cacher dans « sa grotte ». Mais même s’il ne l’avoue pas, il aime beaucoup venir en cours avec moi. Lorsque je fus enfin prête, je partis pour mon premier cours de la matinée. Je pris mon alliée depuis que je suis arrivée : le plan de l’université. Même si j’ai un bon sens de l’orientation, il me faut un petit temps d’adaptation étant nouvelle dans cet établissement. Je me rendis donc à mon premier cours en temps et en heure. Ma matinée défila très vite. En fait, le temps passe toujours vite pour moi car les cours sont tellement intéressants que je ne souhaite pas en perdre une miette. Même si, je parais être en train de rêvasser en regardant par la fenêtre. Je suis toujours attentive à ce que nous raconte notre professeur. Je griffonne de temps à autres quelques notes, pour me souvenir des choses essentielles mais tout le reste est soigneusement enregistrer par ma mémoire à long terme comme toujours.

Quand la sonnerie retentit, je rangeais mes affaires en quatrième vitesse parce que même si j’aime apprendre, l’appel de ma gourmandise est un peu plus fort à l’heure du déjeuner. Je me rendis tout d’abord à mon casier pour échanger mes affaires et récupérer mon livre préféré, pour me détendre un peu en fin de repas. Je pris aussi les friandises de mon petit lézard saphir pour le récompenser de son calme durant la matinée. Je refermai mon casier et me dirigeai vers la cafétéria avec le casque sur les oreilles. Mon baladeur tactile me glissa des mains et je fus bousculer par une personne. Je vérifiais qu’il n’avait aucuns dommages sur l’écran. Rien à signaler, soulagement ! Une personne me somma :

« - Fais gaffe, t'arrête pas comme ça en plein milieu du couloir, tu gènes tout le monde ! »

Je fis volte face à mon assaillant. Je fus d’abord choquée. Comment pouvait-il être ici ? Cela faisait si longtemps mais il n’avait pas tellement changé, juste grandi mais avec la même expression de gamin rieur. Cette expression qui lui était propre était d’une certaine manière immuable. Je le reconnaitrai entre mille, il est tellement … beau ? Voilà que je (re)commence…Après quelques secondes, au moment, où il allait partir, je répondis doucement : en m’approchant un peu :

« -  Bonjour … Chang Yeol ! Je suis heureuse de te revoir après tout ce temps ! »

Je suis bien heureuse de l’avoir retrouvé après toutes ces années, je suis prête à lui pardonner son comportement de l’époque.

Il souffla. A priori la jeune fille n'avait rien, et heureusement. Pourquoi est-ce qu'il pensait à ça ? Ce n'était pas dans ses habitudes de s’inquiéter pour les filles qu'il croisait. Il en avait un peu rien à faire en faite, mais ça c'était habituellement. Aujourd'hui était un jour parfait pour briser ces habitudes.... Cette journée avait si bien commencée... Elle ne pouvait que terminer sur la même ambiance. Enfin, ne cherchons pas à comprends pourquoi, il avait envie de s'assurer qu'elle aille bien, même si c'était elle qui était resté là, plantée au milieu. D'ailleurs, il lui avait fait une belle remarque, comme d'habitude, il était froid... Un jour changerait-il ? Il avait un physique qui, avouons le, était plutôt avantageux, alors si en plus il avait cette classe et ce charisme qui ferait de lui un parfait prince charmant, toutes les filles seraient à ses pieds et il attirerait beaucoup plus de monde autour de lui. Il souffre de solitude ce petit... Enfin, allez réellement savoir si c'était de la solitude ou non. Il tenait juste à avoir une accroche, quelque chose qui lui fasse aimer la vie. Parce que ce n'était pas le genre de conversation qu'il venait d'avoir avec sa mère qui lui faisait aimé la vie... Il était exaspéré. Il se retourna et s’apprêta à reprendre le pas, mais la jeune fille reprit la parole... A priori, ils se connaissaient :

Hye Min ▬ «Bonjour … Chang Yeol ! Je suis heureuse de te revoir après tout ce temps ! »

Il la regarda en papillonnant des yeux, avec une tête qui disait : « excusez-moi, on se connaît ? » non parce que rien, chez elle lui faisait penser à une quelconque connaissance. Et puis... Quel bonheur aurait-il eu à garder contact avec d'autres personnes, des amis de lycée ou de collège. Jamais une telle idée ne serait apparue chez le jeune homme, il avait croisé des gens bien trop ennuyant. Et il n'était pas le genre de personne à envoyer des messages rempli d'amour – ou d'hypocrisie. Il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, sérieusement. Son cerveau marchait à cent à l'heure, il essayait de trouver qui c'était mais bizarrement, personne ne venait. Enfin si... Hye Min, mais si on regarde attentivement la tenue et les manières de cette petite, il est impossible que cette jeune femme soit Hye Min, impossible je vous dis. Pourquoi ? Elle avait toujours été un garçon manquée, c'est d'ailleurs pour cela peut être qu'elle s'entendait si bien avec Chang Yeol, peut être que c'était son côté masculin qui faisait qu'ils s'entendaient si bien. Il hésita à ne rien répondre, mais c'était trop méchant, trop horrible, trop.... ça ne lui ressemblait pas. Il fit un petit sourire gêné, car oui, la situation était assez cocasse. Il avait peur de se faire taper, engueuler, parce qu'il ne la reconnaissait pas.... Mais puisqu'il était aussi très curieux, il n'eut pas de mal à poser cette question :

Chang Yeol ▬ «Je... Excusez-moi, je ne vous pas qui vous êtes... On se connaît ? »

Peut être était-il encore une fois froid, ou cassant, mais il s'en fichait, il s'intéressait maintenant à elle, il voulait son nom, car son cerveau n'en trouvait aucun. Il avait peur de tomber dans une farce, de faire encore sujet de rigolade... Il n'aimait pas le contact avec les autres, là était son problème, il lui fallait quelqu'un qui lui prenne la main et qui le guide, il n'attendait que ça, mais mon chère, on a beau attendre toute la vie, les bonnes étoiles ne font jamais tout toutes seules. Ça serait trop beau. Il la regarda encore une fois très discrètement de haut en bas, en faite, ce visage lui disait de plus en plus quelque chose. Ses doux yeux, ses longs cheveux... Il la connaissait, il en était sûr, mais la personne en face de lui avait changé, elle n'était plus la même, quelque chose avait réellement changé. Il ne put passer à côté de ses habits raffinés. Plus il s'enfonçait dans le physique de cette jeune fille, plus il avait une nom qui venait frapper ses lèvres, qui ne demandaient que sortir :

Chang Yeol ▬ «H-Hye Min ? »

Ce nom, il rêvait de le sortir, mais il ne savait pas si il avait rien fait, d'ailleurs, il avait beau être sorti, rien sur le visage du garçon ne présentait un quelconque signe de joie... Aucune émotion. Mais il avait toujours et je dis bien toujours été comme ça. Ses plus beaux sourires étaient tellement dur à avoir qu'il était déjà grandiose d'avoir pu voir un soupçon de gaîté sur son visage. Mais contrairement à cela, des fois, il craque... Souvent, ce n'est pas parce qu'il est trop heureux, se sont plus souvent les larmes qui sortent. Oui, il a cette fâcheuse mani de pleurer souvent, depuis tout petit. Un petit bien trop fragile. Dès qu'une situation se présentait, il ne sentait même pas ses larmes couler, elles venaient toutes seules. Certes c'était touchant, mais bonjour la virilité... Il restait donc en plan, aussi ému qu'un piquet.

▬ « Je... Excusez-moi, je ne vois pas qui vous êtes... On se connaît ? »

Je m’attendais à toutes les réactions possibles mais pas celle-ci. Comment ne pouvait-il pas me reconnaitre ? Bon c’est vrai que j’ai un peu changé ses six dernières années, mais peut-être pas au point de devenir une étrangère. Peut être était-se moi qui me trompait de personne … Je le regardais furtivement de haut en bas en m’attardant un peu sur son visage froid, renfermé et ses traits durs. Seule une chose restait inchangée, ses yeux dans lesquels régnaient une lueur enfantine rieuse. Cette flamme évoquait des souvenirs heureux appartenant à présent un passé apparemment lointain. Elle était cette lueur d’espoir que je n’avais vu qu’à Chang Yeol. Mon interlocuteur ne pouvait être autre que lui, mon frère, mon meilleur ami. Pendant que j’étais perdue dans mes pensées, je sentais son regard inquisiteur inspectant chaque parcelle de mon corps, me détaillant à la recherche de la garçonne aujourd ’hui disparue. Il est vrai que j’ai physiquement beaucoup évoluée depuis mes douze ans. Mes tenues sont devenues plus féminines, adieux jogging & vielles baskets. Au fond, je suis toujours une aventurière qui aime grimper aux arbres en douce avec un livre à la main. J’étais tellement choquée par cette réplique cinglante que je ne pouvais même pas aligner une phrase correcte. Elle m’était arrivée comme une plaque en pleine figure. Au moment où je m’apprêtais à lui lancer une réponse pleine de venin, ces mots sortirent enfin de sa bouche :

▬ « H-Hye Min ? »

Enfin, il m’avait reconnu. Comment avait-il bien pu m’oublier après tout ce que nous avons vécus ensemble. Je mijotais toujours un petit plan avant d’aller à sa rencontre. Je nous embarquais souvent dans des histoires un peu farfelues. Je me souviens qu’un samedi après midi, je suis allé chez lui pour aller me promener. Au départ, cela devait être une simple promenade, mais j’étais convaincue que des fées habitaient dans les buissons en bordure de la forêt. Je l’ai trainé pour aller vérifier mon hypothèse absolument grotesque. Nous nous sommes enfoncés dans les buissons à la recherche des petits êtres mythiques. Au bout d’une heure de recherche, nous déclarions enfin forfait. Alors je l’ai persuadé de grimper aux arbres avec moi pour aller cueillir des pommes. Quand nous sommes enfin parvenus à tenir en équilibre sur les branches. Il s’est mit en tête de me cueillir la pomme rouge la plus en haute. Il a réussi, mais heureusement qu’il y avait les buissons sinon je ne sais pas dans quel état il serait rentré. Il me donna la pomme, fier de lui. Au retour, sa mère le disputa bien fort croyant qu’il avait tout organisé de son propre chef. J’essayais de prendre sa défense mais, sa mère s’évertuait à l’enfoncer plus profondément encore que le fond des océans. Je me suis ensuite excusée de lui avoir causé temps de soucis avant de filer. En fait, je ne sais pas pour quoi je me souviens de cela à ce moment précis. L’important était qu’il m’avait ENFIN reconnue. Mon amertume était pourtant déjà présente.

▬ « Tu en as mis du temps pour réaliser qui j’étais. Je ne pense pas que tu aies eu beaucoup de filles capables de te supporter plus de dix minutes. Il n’empêche que même si je suis très en colère contre toi, je n’arrive pas à t’en vouloir. »

Chang Yeol était là aussi expressif qu’une limace. Il avait tellement changé autant sur le plan physique que le plan moral. Il était beau et cela je ne pouvais le nier, il était splendidement pourvu. Un beau ténébreux entouré d’un voile de mystère avec une expression faciale aussi dure que le marbre et glaciale devait susciter toutes les convoitises. Il était devenu un homme. Le gamin que je connaissais avait en apparence disparue. Mais je sais qu’au fond, personne ne change vraiment. On est toujours des gamins mais plus avec les mêmes jeux. Maintenant on joue à celui qui fera le plus de dégâts dans la vie de l’autre et celui qui mettra le plus en pagaille les sentiments de l’autre. Le temps de la chasse aux fées est bel et bien révolu. Il reste à savoir maintenant si notre amitié à résister à toutes ses absences.

▬ «  Tu es toujours aussi éloquent ? Tu peux quitter ta carapace ou ta forteresse et recouvrir de ton humanité un temps soit peu pour que nous puissions discuter ? »

Hye Min ▬ « Tu en as mis du temps pour réaliser qui j’étais. Je ne pense pas que tu aies eu beaucoup de filles capables de te supporter plus de dix minutes. Il n’empêche que même si je suis très en colère contre toi, je n’arrive pas à t’en vouloir. »

OMG. Il n'y avait que ça à dire. Notre cher petit Chang Yeol venait de mourir pour la patrie. Il avait mis trop de temps à la reconnaître ? Non mais c'était quoi cette blague là ? Il la regardait de haut en bas. Hye Min... Hinhin... Il n'était pas très emballé, mais bien-sûr, il restait aussi expressif qu'une carpe face à cette nouvelle. Non sérieusement, il n'aurait jamais cru que sa meilleure amie -fin si on eut dire ça comme ça – serait un jour vêtue, coiffée et maquillée de la sorte. Elle était tellement garçonne quand elle était petite. Même au collège, dans les dernières années où il l'avait vu, jamais elle n'aurait pu ressembler à... ça. C'était donc tout à fait normal qu'il ne la reconnaisse pas, elle était si... Mignonne et féminine ? Oui, je pense que se sont des termes appropriés. Il ne pouvait pas le nier, elle avait toujours cette même bouille, maintenant qu'il la regardait de plus près, mais elle avait changer. Ça lui faisait bizarre, simplement. Mais ça lui allait bien, c'était un bon changement. Il ne réagit pas immédiatement. Comme d'habitude. Chang Yeol était vraiment très lent. Il soupira. Il avait l'impression de s'en prendre plein la figure pour... rien. Il avait imaginé des tonnes de scénarios de retrouvailles, mais jamais il ne s'était attendu à l'entendre si piquante. Elle devait pourtant savoir qu'il avait un cœur fragile, même si il se montrait dur comme la pierre. Il déglutit donc difficilement et afficha un petit sourire gêné.

Chang Yeol ▬ « D-Désolé. Je... je... Enfin, comment j'aurais pu te reconnaître ? T'as tellement changé. »

Il était énervé. Pas contre elle, bien qu'il le pourrait, vu ce que qu'elle venait de lui dire. Mais il ne pouvait pas, comme elle l'avait dit, elle ne pouvait pas lui en vouloir, du moins pour ça, une chose aussi bête. Il était pareil. Chang Yeol était énervé contre lui même. Si elle ne lui en voulait pas de ne pas l'avoir reconnu, lui s'en voulait horriblement. Il avait envie de partir, de la laisser en plan et d'aller retrouver son jardin intime, bien rempli par tout ce qu'il avait traversé. Aujourd'hui, tout allait vraiment de travers, déjà son retard, ensuite ces cours, après ce coup de téléphone et maintenant ces retrouvailles ? Non sérieusement, il n'avait pas du tout le cœur à cela, comme à chaque fois après un appel de ses parents. Il préférait être seul dans des moments comme ça, mais... Il se voyait mal la laisser en plan, avec comme seule excuse « désolé, j'veux être seul. ». C'était trop froid.... C'était trop lui. Il était devenu bien trop froid depuis que les rayons de soleil du sourire de cette jeune fille ne avaient disparus. Il avait perdu toute chaleur. Et ne compter pas sur quelqu'un pour trouver une remède à ses problèmes. Son seul remède, il l'avait devant ses yeux : Hye Min. Même si sur le coup, il n'aurait pas souhaiter tomber sur l’antidote miracle aujourd'hui... Alors qu'il l'avait si longtemps attendu... La blague.

Hye Min ▬ «   Tu es toujours aussi éloquent ? Tu peux quitter ta carapace ou ta forteresse et recouvrir de ton humanité un temps soit peu pour que nous puissions discuter ? »

Ces mots venaient de l'anéantir. Qu'est-ce qu'elle cherchait au juste ? Son regard changea ? Lui qui était prêt à s'ouvrir décida au contraire de durcir sa carapace. Il avait suffit d'une petite minute d'ouverture pour que la plus poignante des flèches ne l’atteigne. Il la regarda, inexpressif comme jamais et soupira tout en détournant la tête pour glisser son regard sur l'extérieur. Qu'est-ce qu'il avait bien pu faire pour qu'elle s'acharne sur lui comme ça. Il déglutit, toujours aussi difficilement. Sa gorge se séchait, il avait envie de pleurer. Il s'était toujours dis qu'il lui sauterait dessus quand elle arriverait à lui, quand elle reviendrait. Mais à priori non, il n'en était pas capable. Un câlin. Il n'était même pas capable d'en faire un ! Il inspira profondément, se répéta que ce n'était pas grave, qu'il n'en avait rien à faire des remarques qu'elle venait de lui faire, même si c'était faux. Il fallait arrêter de se poser des questions. Il se rapprocha donc d'elle, lui prit l'avant bras et la tira ver lui pour l'encercler de ses bras et lui faire un câlin. Il la colla contre lui et la serra. Ça lui faisait un bien fou. Il ne s'attarda pourtant pas.

Chang Yeol ▬ «  On verra une autre fois pour la discutions. Mais je suis content de te voir, ma petite Hye Min. »

Qu’est ce que je viens de dire ? En seulement deux répliques, je viens de l’anéantir. Je le connais, il ne dira rien, mais il va souffrir comme un martyr. Je n’en reviens pas, mais il faut dire qu’avec le temps qu’il a mit pour me répondre et puis il n’a jamais répondu à une seule de mes lettres. Il ne faut pas me dire qu’en six années, on ne peut pas trouver même une minute pour répondre à une petite lettre même si elle le fait qu’une ligne, juste pour dire que l’on va bien, juste pour dire que l’on est toujours en vie. Durant ces six années de séparation, je n’ai cessé d’imaginer nos retrouvailles. Il faut dire que je ne les pensais ainsi. Je rêvais qu’il me souriait, un vrai sourire pas son expression faciale qu’il arbore en cet instant et qu’il me dise plein de choses. Et là je me retrouve face à une statue de marbre comme les faisaient les Grecs dans l’Antiquité, elles étaient belles, d’une rare perfection mais dénuées de tous sentiments. Je ne suis pas mieux dans le genre et je le reconnais, je l’ai accueilli avec très peu de douceur voir même avec colère. Et pourtant Dieu seul sait combien il m’a manqué pendant toutes ces années. Maintenant qu’il est ici, je ne risque pas de le lâcher de si tôt et je vais tout faire pour qu’il retrouve son sourire niais et ses yeux pétillants de malice. Quand j’ai quelque chose en tête, il est difficile de m’en détacher. Habituellement, je ne suis pas aussi froide, je me suis même toujours promis que je l’accueillerai comme il le méritait… Avec un pot de colle made in Hye Min !
Au moment où je m’y attendais le moins tandis que j’étais en profonde réflexion et les mesures à prendre vis-à-vis de mon comportement, Chang Yeol m’étreignit. Alors il ne m’en voulait pas pour tout ce que je lui ai dit ? Je suis intiment persuadée qu’il a été blessé, mais il a décidé de passer outre et de prendre son courage pour accomplir un geste herculéen à ses yeux, me prendre dans ses bras avec tendresse. Cela faisait du bien de se retrouver à nouveau serrer contre lui. Je n’avais pas eu cette sensation depuis … longtemps. Je m’accrochais à lui autant que je le pouvais. Les larmes coulèrent d’elles même et je ne pouvais les retenir. Je m’en voulais tellement d’avoir été odieuse avec lui. Je jure de tout faire pour me faire pardonner même si pour cela je devais peindre un éléphant en rose avec des pois verts. Mais sans y prendre garde, il mit fin à notre douce étreinte au bout de ce qui me parut seulement quelques millionièmes de secondes.

▬ « On verra une autre fois pour la discussion. Mais je suis content de te voir, ma petite Hye Min. »

Il ne voulait surement pas s’attarder. Il doit être submergé de toutes sortes d’émotion en cet instant présent. Mes sanglots redoublèrent tandis qu’il me lâchait. Je vais probablement avoir le même comportement qu’une enfant dans les propos que je vais tenir dans les minutes qui suivent … Je tentais d’abord de sécher mes larmes et de rassembler mes idées, confuses à cause de ce mélange d’émotions. Je suis tiraillée entre la joie et la tristesse, les remords et la consolation. Une citation me vient à l’esprit et peut prendre tout son sens de le cas présent : « un seul être vous manque et tout vous parait dépeuplé ». Elle correspond parfaitement à la situation dans laquelle nous sommes. Nous avons encore tant de choses à nous dire après tant de temps de séparation. Sa simple présence à mes cotées me suffit pour me réconforter. Je m’égards dans mes pensées et lui me tourne le dos, s’éloignant peu à peu.

▬ « Alors on va se quitter comme ça ? On aurait pu se dire tout ça ailleurs qu’au milieu d’un couloir, que tu allais peut être partir et même peut être pas revenir ! Je ne peux pas t’en vouloir parce que cela fait longtemps et que tu ne voulais peut être plus jamais me revoir pour ce que je viens de te dire, mais je tiens tout de même à m’excuser parce que tu as tenté de t’ouvrir et moi … je ne… Je ne te… Je ne faisais que te crier dessus et t’envoyer sur les roses. JE SUIS DESOLEE CHANG YEOL ! S’il te plait ne m’abandonne pas une seconde fois… » Dis-je d’une voix étranglée par les larmes

En faite, il en avait été capable. En faite, il l'avait fait. En faite, il était content. Chang Yeol serrait enfin sa petite Hye Min dans ses bras, oui, elle était toujours plus petite que lui, bien qu'elle avait bien grandis, elle avait changé, elle avait bien changé même, mais elle était toujours cette petite gamine qui avait confiance en elle, qui n'hésitait pas à ouvrir la bouche. Tout l'inverse de Chang Yeol qui lui restait muet comme une carpe et aussi expressif qu'un mur en béton... Pourtant, il l'avait fait! Il l'avait pris dans ses bras. Ressentir son corps contre le sien, la toucher, se dire qu'elle était belle et bien vrai – belle, dans le sens propre aussi hein – faisait battre son cœur. D'ailleurs, cela faisait longtemps qu'il ne lui avait pas fait signe de vie, lui, mise à part en sport, mais rien de très important... Pas pour réveiller les sentiments du passé. Enfin façon de parler, car le passé revenait, donc on pouvait appeler cela le présent. Il entendait la jeune fille sangloter, elle le serrait contre elle... Elle devait être aussi contente que lui, aussi émue plutôt. Oui, Chanfg Yeol était quelque peu perdu, il ne savait plus ou se mettre, parce qu'il pensait l'avoir fait pleurer et faire pleurer une fille... C'est pas très classe. Bien qu'il est du en faire pleurer plusieurs, il ne voulait pas qu'Elle pleure, sa belle Hye Min. Après tant de temps éloigné d'elle, c'était un délice de sentir son parfum, bien qu'il est changé. C'était un plaisir de la redécouvrir en faite, il allait falloir qu'il s’habitue à sa nouvelle petite Hye Min, qu'il la comprenne et qu'ils s'expliquent aussi.

Son arrivée, bien qu'il n'en est pas encore totalement conscience venait d'éveillé toutes les questions qu'il s'était posé lorsqu'elle n'était pas là. Il se demandait pourquoi elle était partie, pourquoi elle l'avait abandonné, pourquoi n'avait-elle pas laisser de trace ou ne l'avait-elle simplement pas prévenu. Vu comme ils étaient proches, je pense qu'elle aurait certainement bien pu faire cela. Il s'était imaginé mille et un scénario d'horreur vous savez. Chang Yoel devient assez vite paranoïaque. Les scénarios monstrueux, il s'en faisait toujours, tout le temps quand cela concernait des gens qu'il aimait. On est d’accord, les films, ce n'était pas fait pour lui, mais avec a mère, il était pas mal servit, il la revoyait entrer dans sa chambre et lui dire :  « Cultive toi, regarde ça ! » et partir. Il fallait bien-sur qu'il le fasse avant le repas, sinon elle trouverait un autre moyen de le casser encore une fois. Les relations qu'il entretient avec cette femmes n'étaient vraiment pas agréable. Heureusement qu'il était à Astahi, heureusement ! Et heureusement qu'à l'époque, il avait sa petit Hye Min pour lui tenir compagnie et l'aider à oublier, même le temps d'un échange de regard ou d'un après midi, tous ces soucis.

Il se détacha donc un peu d'elle, essayant de voir ce qu'elle avait, mais le fait qu'elle explose encore plus, qu'elle se mette encore plus à pleurer le rendait fou. Pourquoi ? Il la regarda d’abord inquiet. Mais n'osait rien faire, il n'était pas doué avec les filles, pas du tout. Il cru bien faire en tournant les talons et commençant à avancer. Mais elle n'était pas décidée à le lâcher si rapidement.

Hye Min ▬ « Alors on va se quitter comme ça ? On aurait pu se dire tout ça ailleurs qu’au milieu d’un couloir, que tu allais peut être partir et même peut être pas revenir ! Je ne peux pas t’en vouloir parce que cela fait longtemps et que tu ne voulais peut être plus jamais me revoir pour ce que je viens de te dire, mais je tiens tout de même à m’excuser parce que tu as tenté de t’ouvrir et moi … je ne… Je ne te… Je ne faisais que te crier dessus et t’envoyer sur les roses. JE SUIS DESOLEE CHANG YEOL ! S’il te plait ne m’abandonne pas une seconde fois… »

Il se tourna. Oui, il avait tord de s'éloigner d'elle. Elle avait besoin de lui, comme il avait besoin d'elle. Il baissa la tête en souriant nerveusement. Au moins, chose positive, elle s'excusait. Mais il n'avait pas compris pourquoi, pour être partie ? Pour l'avoir carrément cassé tout à l'heure ? Elle ne devait pas s’inquiéter maintenant, il avait survécu tant d'année, il s'était accommodé à cette position de mal être, il avait durci sa carapace, il se cachait du monde, il renfermait ses problèmes au fond de lui. Il n'avait eu que cela à faire. Et quelques fois, il s'ouvrait à quelqu'un, mais il fallait qu'il ait confiance en la personne. C'était rare. Il leva la tête pour la regarder dans le yeux. Il s'approcha, lui tendit un mouchoir :

Chang Yeol ▬ « Ça te va pas de pleurer. Arrête. Ne te met pas dans tous ces états, prends-le. »

Il regarda la jeune femme sécher ses larmes. Il lui fit un petit sourire qu'on ne saurait qualifié tant il est coincé être le bonheur et le mal être le plus profond. Elle avait l'art pour lui faire tourné la tête.

Chang Yeol ▬ « T-Tu sais, moi aussi, j'aurai aimé te croisé d'en d'autres conditions. J'ai toujours voulu te revoir, mais je n'avais jamais imaginé les choses comme cela. Tu sais Hye Min, ce n'est pas moi qui suis partis, qui t'es abandonné. Je t'ai attendu. »

Il avala difficilement sa salive, les larmes lui montaient aux yeux, il battait des paupière. Il reprit son courage entre deux mains :

Chang Yeol ▬ « Si tu es ici, on va se recroiser. C'est juste que... J'ai... Je... J'ai des choses à faire. Excuse-moi. »

Et il tourna définitivement les talons, allant rapidement au fond du couloir pour courir voir ce stupide dragon et se remettre de ses émotions.