Tu te fous de ma gueule ? Légèrement.♣JUN ROO&SEUNGHAE

Tu te fous de ma gueule ? Légèrement.

"Oh. J'ai compris. Tu te fiches de moi, c'est ça ?!"

Ses manies trop lentes, sa voix doucereuse. Lors du début de leur conversation, la coréenne avait simplement pensé qu'il était un peu lent ou que c'était son caractère d'être aussi gentil. Enfin gentil, c'était un bien grand mot : on pouvait mieux le définir comme "compatissant", "charitable", "compréhensif", "MIRESICORDIEUX". Tu parles. Cela faisait bien une vingtaine de minutes que les deux coréens discutaient. De tout, de rien, surtout de rien. Pourtant, avec Seung Hae, c'était... différent. Alors que, lors de leur première rencontre, il était apparu comme un garçon assez froid, à présent il lui parlait avec enjouement, presque avec excitation. Comme si un gamin parlait à un bon animal de compagnie ou à un enfant en bas âge. Il ouvrait exagérément la bouche, souriait niaisement. Etrangement, Jun Roo n'a pas tout de suite compris. Elle se contentait de répondre elle aussi, joyeusement, comme elle le faisait habituellement. Après tout, peut être que le garçon était une bonne pâte, de bonne nature, heureux de vivre, juste agréable. Non, bien sûr que non. Il lui avait fallu vingt minutes, vingt minutes ! pour se rendre compte que le coréen se moquait d'elle copieusement. Malheureusement, ce que peu de personnes savent de Jun Roo c'est que sa naïveté n'a d'égale qu'à son impulsivité et sa fierté. Boum.

"Tu te fiches de moi, hein ?! Tu croyais que je ne m'en rendrais pas compte ? Mais tu te prends pour qui, Monsieur le Mul prétentieux ? Pour quelqu'un de supérieur, c'est ça ? Parce que Monsieur est en quatrième année, il doit se croire au-dessus de tout le monde, c'est ça ?"

N'importe qui pouvait observer la dispute à venir des deux jeunes gens. En effet, ils s'étaient tous deux retrouvés en plein milieu du réfectoire, Jun Roo rejoignant le grand brun qu'elle avait aperçu quelques secondes auparavant. Si elle avait su. Alors ils étaient restés plantés là, à discuter tranquillement, près de l'entrée, ne gênant personne. Plutôt loin des tables, personne ne faisait attention à eux. A vrai dire, un éléphant pourrait passer en dansant la macarena que les élèves continueraient à manger leur sandwich tranquillement. Ainsi, les cris de la jeune femme étaient couverts sans peine par le brouhaha régnant dans la salle. Inutile de vous dire qu'elle n'en avait pas terminé avec le Mul.

"Je suis quoi pour toi, une idiote sans cervelle ?! Hein ? Tu crois qu'en traitant les gens comme ça, tu obtiendras leur respect ? Dans l'échelle sociale de la Corée, tu nages avec les requins, mon gars ! Peut être que même eux ont plus de considération pour les autres. T'as pas honte ? "

De loin, on aurait facilement pu comparer Jun Roo à un enfant. Toute petite, à regarder au-dessus d'elle dans les yeux de Seung Hae, elle avait un air si révolté qu'il en fallait peu pour qu'elle devienne toute rouge et lui saute dessus en lui criant des insanités. Pointant un doigt sur le torse du garçon, certains pourraient penser qu'elle donnait la pire leçon de moral du siècle à un individu qui en avait apparemment absolument rien à faire. Ce qui avait le don d'énerver encore plus la jeune femme. De quel droit, il la traitait comme une retardée ? Est-ce qu'il la connaissait, au moins ? Elle qui pensait que c'était un garçon plutôt intelligent... Rah, ce qu'il l'énervait ! Elle n'était pas le moins du monde euh... niaise ou naïve ! Elle était même plutôt réaliste. ... NON, ce n'est pas une blague, elle se croyait réellement réaliste, mature ou tous les synonymes que vous trouverez pour ne pas la qualifier. Et elle était prête à se battre bec et ongle pour défendre cette idée. Ils étaient partis pour un moment à ce petit jeu là...

Spoiler:

Cette journée avait tellement bien commencée : l’absence de deux professeurs & l’annulation des exposés en groupe. Ce sont de petites choses, mais qui vous embellissent une journée en un clin d’œil. La matinée avait été bien remplie & m’avait creusé l’appétit. C’est donc de bonne humeur que je me suis rendu dans le réfectoire, sans aucune Na Young en vue. Elle devait surement chercher un nouveau défi à relever. Elle va finir par me rendre chèvre. J’entrais dans le lieu-dit lorsqu’une charmante demoiselle se présenta devant. Elle était en première année, je l’ai déjà croisée pour je-ne-sais-plus-quelle-occasion. Elle avait un caractère mignon et elle était, pour son plus grand malheur et mon plus grand bonheur, un peu naïve. Je m’amuse donc avec ce trait de la personnalité de notre petite JunRoo. Je ne le fais pas méchamment, seulement je ne peux m’en empêcher, c’est tellement tentant. Mais dans le fond, je l’apprécie énormément cette petite & il n’y a que moi pour « me moquer » d’elle, le premier qui lui fait du mal, je le bouffe.

Nous sommes donc partis pour discuter de tout et de rien. Pendant qu’elle parlait, je pris un ton faussement enjoué et un sourire niais me pendait aux lèvres. Je répondais à chaque fois avec un engouement sans limite et elle en faisait de même. Au bout de vingt minutes, elle semblait se rendre compte, enfin, de mon petit jeu.

« - Oh. J'ai compris. Tu te fiches de moi, c'est ça ? »

Ah ! J’avais enfin une réaction de sa part, mais elle semblait un peu en colère. Je suis incapable même si je le voulais de me mettre en colère après une fille, c’est dans mon caractère, un vrai gentleman dans l’âme. Pour la faire bouillir un peu plus, je décidais de ne pas lui répondre.

« - Tu te fiches de moi, hein ?! Tu croyais que je ne m'en rendrais pas compte ? Mais tu te prends pour qui, Monsieur le Mul prétentieux ? Pour quelqu'un de supérieur, c'est ça ? Parce que Monsieur est en quatrième année, il doit se croire au-dessus de tout le monde, c'est ça ? »

Aie ! Cette petite JunRoo même si cela ne parait pas, est impulsive et très fière. Je ne m’attendais pas à tant de ferveur dans ses propos. Il ne va être si aisé de lui faire retrouver son calme. Mais rien n’est impossible pour moi. J’aime les défis, je remerciais intérieurement Na Young de m’avoir appris l’esprit de compétition. Je lui rétorquai donc d’une voix calme et détendue :

« - Ma chère petite, je ne faisais que m’amuser un peu & tu es la seule personne de qui je peux rire. »

Cette réponse n’a pas l’air de l’avoir convaincue. Je regardais autour de moi rapidement, personne ne semblait voir ou bien entendre ce qui se passait entre moi et Junette. Tous étaient concentré sur leur déjeuné et semblait ignoré tout ce qui était hors de leur table et cercle d’amis. J’en étais d’ailleurs assez content, puisqu’en règle générale attirer l’attention est tout ce que je déteste. JunRoo avait beau donné de la voix, cela suffisait à peine à couvrir le bruit monstre qui régnait dans le réfectoire. Le regard furieux de la jeune femme me disait expressément qu’elle ne faisait que commencer.

« - Je suis quoi pour toi, une idiote sans cervelle ?! Hein ? Tu crois qu'en traitant les gens comme ça, tu obtiendras leur respect ? Dans l'échelle sociale de la Corée, tu nages avec les requins, mon gars ! Peut être que même eux ont plus de considération pour les autres. T’as pas honte ? »

Elle pointait du doigt mon torse et me fusillait du regard en me déversant ses paroles acides. Plus je la regardais et plus elle me faisait penser à une enfant. Je me retenais de rire tant sa tête censé me faire peur, était mignonne. Si elle n’était pas mignonne et en première année cela ferait longtemps que je l’aurai envoyé valser sur les roses. En apparence, je restais calme et le fait que sa colère ne m’atteigne pas le moins du monde semblait encore plus l’énerver. Je cherchais en réalité un moyen pour calmer la tension, je déteste être en conflits avec des gens que je considère comme des amis, même si je le cherche. Je pris une expression qui s’apparentait à de la tristesse et repris :

« - Junette, je comprends que tu sois en colère, mais je ne faisais cela que pour m’amuser, je ne cherchais pas à te blesser, loin de moi cette idée. Tu es naïve & ce n’est quand même pas de ma faute si c’est dans ton caractère ? Si je te prenais vraiment pour une idiote, ça ferait bien longtemps que je te parlerais plus ! Si je traite les gens ainsi c’est parce qu’ils ne m’intéressent pas ou tout simplement parce qu’il le mérite ! D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi je me justifie ! »

Je lui fis une moue mignonne. Mais il semble qu’elle ne soit plus têtue que je ne le pense parce que la partie est loin d’être gagnée. Mon estomac criait famine. Et cette discussion est loin d’être terminée et comme je ne souhaite pas fuir comme un lâche car cela n’est pas dans mes habitudes. Un choix se posait à moi : soit je vais manger et je règle cela plus tard, ou je règle ça maintenant mais je meurs de faim. Je tentais donc :

« - Ca te dis qu’on aille manger ? Et comme cela on aura tout le loisir de nous expliquer calmement devant un repas ? »

En effet, la partie va être longue et un peu périlleuse, c’est comme marcher sur des œufs : dur mais réalisable si on s’y prend de la bonne façon.

Spoiler:

« - Junette, je comprends que tu sois en colère, mais je ne faisais cela que pour m’amuser, je ne cherchais pas à te blesser, loin de moi cette idée. Tu es naïve & ce n’est quand même pas de ma faute si c’est dans ton caractère ? Si je te prenais vraiment pour une idiote, ça ferait bien longtemps que je te parlerais plus ! Si je traite les gens ainsi c’est parce qu’ils ne m’intéressent pas ou tout simplement parce qu’il le mérite ! D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi je me justifie ! »

...Très bien, il l'avait cherché. On ne pouvait pas dire que JunRoo s'énervait souvent (HUMHUM) mais lorsqu'elle le faisait, vous aviez droit à une scène de ménage burlesque ; que ce soit avec ses amis ou sa famille, elle ne prenait pas le temps de mâcher ses mots : ils sortaient tout frais avec les gestes qui l'accompagnaient. Dans le genre sauter partout comme une puce ou devenir aussi rouge qu'une tomate. Ouais, ça nous pouvons dire que c'était une des réactions typiques de la coréenne qui vit ses joues s'empourprer de colère lorsque les paroles du jeune homme parvinrent à ses oreilles. Il n'avait fait cela que-pour-s'amuser ...?! PARDON ? De mieux en mieux, il venait de lui avouer en direct qu'elle était un amusement pour lui. Le reste de la justification de Seung Hae lui passa complètement au-dessus la tête. Elle qui pensait qu'il était simplement gentil. Elle resta sans voix pendant un court instant, la bouche grande ouverte jusqu'à ce que le jeune Mul continue.

«- Ca te dis qu’on aille manger ? Et comme cela on aura tout le loisir de nous expliquer calmement devant un repas ?»

Pardon ? Monsieur voulait tranquillement continuer cette "conversation" devant un petit repas...? Elle en avait aucune envie. Même si son estomac démontrait l'inverse à grands gargouillement et autres jérémiades, elle ne voulait pas qu'il s'en sorte comme ça -oh non !-. La Gong Gi était déterminée à faire comprendre au grand garçon qu'elle était en colère et à le faire s'excuser platement. Devant tout Astahi s'il le fallait.

« Oh, tu veux qu'on aille manger ? Qu'on discute de tout cela calmement ? La dernière chose dont j'ai envie à ce moment c'est d'être calme Nam Seung Hae, même si je meurs de faim ! Je te trouve bien gonflé, jeune homme ! Tu te moques de moi et tu veux ensuite discuter de ton comportement ? Qu'est ce qu'il y a à dire mis à part que tu es un garçon méchant et méprisable, hein ?!»

Avec sa petite bouille d'ange, le Mul la fit se taire. Quel... quel idiot ! Pourquoi la regardait-il avec ses grands yeux d'enfant ? Il ne pouvait pas simplement être gêné ou même en colère ? Ce serait tellement plus facile qu'il crie lui aussi. Au lieu de ça, il avait essayé de la calmer, posément... Oh. Mon Dieu. Il continuait de lui parler comme un enfant, essayant de calmer ses cris et ses accès de rage. Si quelqu'un les observait, la Gong-Gi devait sans doute ressembler pour la personne la plus immature de la faculté. Cette simple pensée ne fit qu'accentuer sa rage.

«Et arrête de me parler ainsi ! Pourquoi tu es comme ça, hein ? Tu n'as que trois ans de plus que moi, ça ne te donne pas le droit de... euh.. te comporter ainsi. Et cesse de me faire ces yeux- là !»

Et voilà maintenant qu'elle était presque gênée. On ne pouvait pas changer plus d'expression qu'elle, c'était impossible. Oh, ce garçon ! S'il croyait qu'il était sorti d'affaires !

Spoiler:

« - Oh, tu veux qu'on aille manger ? Qu'on discute de tout cela calmement ? La dernière chose dont j'ai envie à ce moment c'est d'être calme Nam Seung Hae, même si je meurs de faim ! Je te trouve bien gonflé, jeune homme ! Tu te moques de moi et tu veux ensuite discuter de ton comportement ? Qu'est ce qu'il y a à dire mis à part que tu es un garçon méchant et méprisable, hein ?! »

Si j’avais parié sur la réaction qu’adopterait Jun Roo quant à ma proposition, je serais en cet instant même l’homme le plus riche de cette planète. Cette demoiselle est tellement prévisible que l’on n’aurait même pas besoin d’écrire de scénario si elle jouait un jour dans un film, ou bien une pièce de théâtre. J’étais également persuadé que notre discussion allait être longue et bien elle va l’être. Elle est encore plus têtue qu’une mule, dans un sens plus têtu que moi, mais elle n’a pas l’air de cerner ma véritable personnalité. Je compte bien faire entendre raison. Je suis une personne de nature très calme, voir pacifiste, certains pensent que je suis seulement passif aux évènements qui ont lieu juste sous mon nez et donc que j’en ai strictement rien à faire. Mais toutes ses conclusions trop hâtives à mon sujet ne sont que de purs inventions, je suis seulement une personne calme qui préfère la parole plutôt que d’user de la colère qui ne nous amène pas bien loin en général. La jeune femme me voit donc ainsi « méchant & méprisable ». Je pense qu’elle doit surtout qualifier ma manière de m’exprimer puisque j’utilise le sarcasme et l’ironie ou bien je m’amuse à adopter un langage enfantin. Elle l’a très mal pris, je me dois donc de rétablir la vérité. Je tentai donc une nouvelle fois de la raisonner :

« - Ma petite Junette, je voulais pas te faire te blesser. Je ne pensais pas à mal en agissant de la sorte. Mais cela vaut il la peine que tu te mettes dans un état pareil ? »

J’ai ajouté à mes propos, je lui ai fait une des têtes les plus mignonnes dont j’étais capable. Pour mettre fin à cette dispute complètement absurde, j’étais prêt à n’importe quoi. Dans un premier temps, je pensais que cela marchais car elle ne disait mots et se contentait de réfléchir. Peut-être prenait-elle enfin conscience de son comportement puéril, car il l’était. Elle est assez immature quand elle s’y met et parait aux yeux des autres élèves comme une enfant à qui l’on a refusé un nouveau jouet. Mon espérance quant à son éveil sur son comportement ne fut que de courte durée, car aussitôt, elle revint à la charge avec un nouvel excès de rage.

« - Et arrête de me parler ainsi ! Pourquoi tu es comme ça, hein ? Tu n'as que trois ans de plus que moi, ça ne te donne pas le droit de... euh... te comporter ainsi. Et cesse de me faire ces yeux- là ! »

Ainsi, elle semblait être à court d’arguments « sensés ». C’était peut être le moment d’en profiter ? Mais je ne pense pas vraiment que cela soit le cas, elle paraissait plus gênée qu’autre chose. Je l’avais fait culpabiliser ou bien tentait-elle de me faire culpabiliser. Si tel était le cas, je devrais me mettre en colère… Malgré toute la bonne volonté du monde, je ne pouvais me contraindre à ressentir une once de colère. Je ressentis en moi un sentiment assez étrange, j’avais une boule dans la gorge et je me sentais mal. J’étais donc moi aussi gêné, non cela n’en était pas, c’était encore plus fort, je me sentais coupable. Je culpabilisais de la mettre dans cet état de gêne et de colère. Je ne la connais que peu, mais assez pour dire qu’elle ne le fait pas exprès c’est juste inconscient de sa part. Jamais elle ne serait capable de manipuler quelqu’un. D’ailleurs je l’aurais remarqué. Je répondis avec une voix calme aux nuances apaisantes :

« - Junette … Pourquoi te mets tu dans un état pareil ? Je sais je me répète mais je n’aime pas vraiment être en conflits avec les gens. Mon comportement a été très déplaisant je le reconnais, mais sache que je suis bien incapable de faire cela dans le but de te blesser. Mais qu’attends tu donc de moi ? Ne serrait-il pas plus simple pour nous de discuter une fois que tu seras enfin calme ? Il est vrai que je suis de trois ans ton ainé et c’est justement ce qui fait notre différence. Je suis plus mature que toi et j’essais de t’apprendre à te contenir ma petite… »

Après ces quelques paroles, j’espère qu’elle sera apte à engager une discussion qui nous mènera vers quelque chose parce que pour le moment nous en sommes au point mort, une conversation plus que stérile. Mon ventre protestait son mécontentement. Si je ne me nourris pas, j’ai bien peur de tomber dans les pommes. Je relevais d’ailleurs qu’elle aussi avait signalé sa faim. Je reconsidérais intérieurement cette information. Si je lui propose d’aller manger, elle va encore m’envoyer sur les roses. Cette fille est une mule et je ne risque pas de voir l’ombre d’une assiette avant que notre petite guerre ne soit close. Mais que veut –elle à la fin ?

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« - Junette … Pourquoi te mets tu dans un état pareil ? Je sais je me répète mais je n’aime pas vraiment être en conflits avec les gens. Mon comportement a été très déplaisant je le reconnais, mais sache que je suis bien incapable de faire cela dans le but de te blesser. Mais qu’attends tu donc de moi ? Ne serrait-il pas plus simple pour nous de discuter une fois que tu seras enfin calme ? Il est vrai que je suis de trois ans ton ainé et c’est justement ce qui fait notre différence. Je suis plus mature que toi et j’essais de t’apprendre à te contenir ma petite… »

Jun Roo du se détourner et placer son poing dans sa bouche pour ne pas céder à un nouvel accès de rage. Il allait la pousser à bout, c'était certain. Comment pouvait-on être aussi... plein de sollicitude sur un sujet dont était entièrement responsable ? Ce Seung Hae avait l'art et la manière de la tourner en ridicule, de lui montrer par A+B que c'était sa faute si la dispute en était venue là. Que son manque de maturité leur empêchait d'avoir une discussion calme et adulte. Qu'il était en somme plus mature qu'elle. Elle crut défaillir. Si son poing n'était pas trop occupé à servir de punching ball à ses dents, il serait certainement venu se loger sur sa joue ou bien entre ses côtes. Il voulait du calme et un comportement d'adulte ? Très bien, il aurait les deux... Enfin, non. Elle serait sans doute plus calmée mais certainement pas capable de tenir une conversation de personne responsable. Ce dont il pouvait être sûr, c'est qu'il en avait pas fini avec la coréenne et qu'elle comptait bien lui faire payer toute cette fausse compassion. Se retournant vers le jeune homme et laissant son bras retomber sur sa taille, Jun Roo, une lueur dansante de "jen'enaipasfinisavectoimonpetitjetegarantisquetuvassouffrir", de colère en somme, dans ses yeux déclara :

"Tu veux une conversation d'adulte, très bien. Je t'en pris, allons manger."

Même si elle s'acharnait à clamer qu'elle n'avait pas faim, son estomac se tordant et se retordant, lui forçait à reconnaître le contraire. Ayant avalé qu'une tranche de pain le matin même, elle regrettait ardemment de n'avoir pas pris un repas plus lourd. Enfin. D'un pas décidé, presque militaire, la jeune femme se rendit aux stands de nourriture où elle remplit son plateau de tout ce qui tombait sous la main, trop énervée pour penser à ce qu'elle faisait. La chose faîte, elle se rendit à une petite table isolée, pour deux et attendit que le coréen daigne la rejoindre, préparant mentalement un discours qui pouvait passer pour serein. Mon Dieu, elle n'y arriverait jamais.

Lorsqu'enfin, Seung Hae l'eut rejoins, la jeune femme commença :

"Parfait. Discutons. Relatons les faits. Ce matin, je suis venu te parler, avec absolument aucune intention sournoise (contrairement à quelqu'un). Je t'ai salué et nous avons commencé à discuter. VRAI ?"

Jun Roo saisit ses couverts et examina rapidement son plateau. Son apetit retomba aussitôt. Dans son assiette, par on ne sait quel hasard, se trouvait tous les ingrédients et plats qu'elle détestait. Seul une pomme pourrait combler le creux béant de son estomac. Elle reprit, commençant à peler son fruit, maniant le couteau brusquement, désireuse de passer ses nerfs sur quelque chose de non vivant..

" Ensuite, j'ai enfin découvert le petit jeu complètement, et nous pouvons le dire, enfantin, puéril, immature et tous autres synonyme que tu voudras pour désigner ton comportement. Et enfin, lorsque je -comment dire- m'agace et commence à te raisonner, c'est moi qui ait un comportement immature et puéril, Nam Seung Hae, c'est bien ça ?! C'est MOI qui agis comme un enfant ?! "

La pomme était à présent pelé et taillé en petites pièces. Elle savait parfaitement que le garçon trouverait une pirouette pour s'en sortir. Quant à ses yeux de chat, elle les ignora délibérément, concentrant son attention sur son aliment.

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