« … alors l’homme lui répond c’est moi Si. Moi Si … moisi ! Hé ho Shun tu m’écoutes quand j’te parle ! »

Poussant un grognement intérieur, Shun tapota la tête de son dragon en guise de répondre, la blague sur l’homme « moisi » était la favorite de Faust depuis quelques jours, et il fallait bien l’avouer, le Toji n’en pouvait plus. Haut dans les cieux, le vent entrait dans chaque pores de sa peau, et décoiffait ses cheveux brun, scrutant les bords du lac, la journée était fraîche et clair, les bords du lac légèrement gelé semblait ajouter de la féérie au lieu, et venait accrocher l’œil par de petites paillettes blanches.
Shun et Faust devaient se trouver à une vingtaine de mètre de hauteur, distance somme toute raisonnable, et bien que la couleur du dragon dénotait considérablement avec leur environnement, quelques oiseaux passaient à leurs côtés. Pour s’amuser Faust poussait de petits grognements lorsqu’ils arrivaient à leur rencontre et ces derniers changeaient de cap sous les moqueries du dragon de cuivre. Ce dernier prit un courant ascendant en épingle à cheveu et le cœur de Shun fit un bond dans sa poitrine, comme pour réveiller son dragonner, le grand Faust accéléra de manière sèche et prit une vrille en hauteur. Shun s’accrocha sur une épine dorsale du dos de son dragon. Bien qu’ils soient tous les deux de l’élément terre, les deux s’illustraient de manière assez net dans l’air, c’était un élément qui leur était étranger, mais ils appréciaient tout deux ces moments, Shun ressentait une plénitude intense, et Faust aimait les moments qu’il pouvait passer avec son dragonnier sans que ces deux là ne ce disputent.
Alors qu’ils reprenaient un rythme de vole et une altitude correcte, Shun pu distinguer une petite silhouette à la chevelure rousse prés des bords du lac, ainsi qu’une petite bouille bleu aux écailles luisante s’approchant de l’eau à toute allure.

« Regarde Faust, elles sont arrivées ! »

Le dragon poussa un profond cri de gorge, vers les cieux, et piqua en rafale vers le sol, Shun se pencha sur l’arrête épineuse de Faust afin de prendre le moins possible le vent de face et resserra la prise de ses jambes sur le dos de la bête. Le sol se rapprochait à une vitesse impressionnante, et quelques secondes avant que toucher la terre ferme, Faust se redressa et posa délicatement ses deux pattes arrière avant de retomber à l’avant dans un bruit sonore et feutré, laissant une fine poussière de terre gelé se soulever sous ses pattes.
Shun se redressa et mis pied et à terre en se dirigeant vers la jolie tête rousse qui se trouvait devant lui, époussetant les pants de son pantalons qui avaient prit la poussière. La carrure du jeune homme lui donnait bien facilement une tête et demi de plus que la jeune fille, et après avec salué la dragonne des mers qui se trouvait à ses côtés en langage diagonique, Shun s’adressa à Ji Ram, la petite Mul qu’il avait rapidement prit sous son aile après avoir remarqué ses difficultés à s’habituer à ce nouveau monde magique qui s’ouvrait devant elle.
Il y a quelques années, il aurait aimé que quelqu’un fasse aussi attention à lui et lui montre un peu le chemin ou ne serait-ce que le réconforter. Heureusement il avait trouvé des amis, et des personnes sur qui compter depuis. Shun se faisait à présent un devoir de donner un coup de mains aux plus jeunes de l’école, après tout, à quoi servirait sa propre expérience s’il ne les partageait pas.

« Alors prête ? Tu es en forme pour me montrer ce don tu es capable aujourd’hui ? »

Faust s’avançât à son tour et se plaça derrière son dragonnier en posa un regard bienveillant sur la jeune fille, avant d’ouvrir son gros museau plein de dedans et de lancer avec amusement.

« J’ai une nouvelle blague à vous raconter c’est un homme qui … »

Shun soupira et tapota le flan de la grosse bête aux reflets orangés, ce dernier compris que ce n’était pas le moment de raconter sa blague et se détourna dans un grognement de mécontentement avant de s’affaler sur le sol en soulevant une grosse masse de poussière. Poussant à son tour un soupire très sonore. Shun sourit en regardant Faust faire, décidément ce dernier ne changerait donc jamais, c’était peut-être pour cela qu’il avait réussit à autant s’attacher à lui.
Reportant son attention sur Ji Ram, Shun tapa dans les mains avec un regard décidé, s’était le signale de départ ! Tout d’abord Ji Ram montrait ses pouvoirs et ses progrès et ensuite ils verraient ensemble ce que son binôme avec Nessie donnait. C’était leur petit rituel depuis quelques temps.

Les efforts de Ji Ram concernant la maîtrise de ses pouvoirs étaient véritablement titanesques. Vu de l’extérieur cela pouvait paraître ridicule aux yeux de n’importe qui mais pour Shun qui observait la jeune fille depuis son arrivée dans l’école, il l’avait vu souffrir, se relever, continuer de se battre, abandonner, reprendre des forces, en perdre. Et il avait beaucoup d’admiration pour ce petit bout de femme aux cheveux flamboyant, qui cherchait petit à petit à faire son trou à trouver sa place dans cette école. A ses côtés Nessie était un dragon difficile à gérer, mais Shun était intimement persuadé que la dragonnier pouvait avoir confiance dans le soutiens de sa petite bébête de l’eau.
Ji Ram se concentra, utilisa ses mains, ses bras, ses épaules, son corps tout entier pour tirer de l’eau un fragment de substance liquide. Au plus grand plaisir du Toji sa petite protégée réussit à contrôler de manière plutôt épatante son pouvoir. Derrière lui, Faust terminait de raconter sa petite blague à la comparse bleu, qui s’exclamât d’un rire rauque et étrange, un rire de dragon, qui aurait pu paraître étrange pour n’importe quel novice en manière de dragonologie, mais à Astahi ce type de rire était plutôt habituel et résonnait aux oreilles des élèves comme une douce musique.
Ji Ram dirigea son jet sur la branche d’un arbre proche de la rive et réussit son coup, sautant de joie sous les yeux attendrit du jeune homme, elle se précipita à la conquête de son trophée. Shun sourit, attendrit et amusé, quand à Faust et Nessie, ils se redressèrent pour mieux observer la réussite de la petite Mul.
Alors que le Toji, mettait les mains dans ses poches, prenant une position plus à l’aise. Il sentit un frémissement passer par ses pieds, la terre bougeait, il pouvait la sentir, quelque chose était en mouvement, fronçant un sourcil Shun releva la tête vers Ji Ram, tendis que cette dernière, comprenant soudain que l’arbre sous lequel elle se trouvait allait très certainement s’écrouler, criait le prénom de son Oppa, visiblement effrayée par la situation.
N’y d’une n’y de deux, le Toji fit deux grands pas en avant et posa sa main sur le sol, cela dura une fraction de seconde. Et à peine ses doigts eurent-ils effleuré le sol, qu’une coquille de roche se forma autour de Ji Ram, créant une protection infaillible autour de la jeune fille. La pierre était la matière que le jeune homme contrôlait le mieux, allant chercher au plus profond de la terre le minéral il l’avait fait remonter à la surface en l’invoquant, lui ordonnant de protéger la jeune fille contre l’arbre qui menaçait de l’entrainer dans sa mortelle chute.
Faust s’élança dans les airs, et Shun attrapât sa grosse patte au vole, en quelques secondes, l’arbre s’écroula et se fendit en deux sur la coquille de roche, Ji Ram était en sécurité à l’intérieur, le dragon de cuivre arrachât les débris de bois tandis que Shun brisait la roche d’un effleurement de doigt se précipitant sur la petite Ji Ram. Nessie s’était précipitée à leur suite et cherchait à débarrasser les débris secouant sa grosse queue dans tous les sens.

« Ji Ram, tu vas bien, tu ne t’es pas fait de mal ! Ji Ram ! »

Shun venait de retrouver la jeune fille, recroquevillée sur elle-même, tenant toujours le bout de bois entre ses petites mains pales. Passant ses bras autour des épaules et des hanches de la jeune fille, le Toji soulevait le corps mince de la Mul. Observant son visage avec attention, il la sortit de la zone de l’accident, la reposant avec délicatesse sur le sol, une fois à bonne distance du cadavre de l’arbre.

« Ji Ram, regarde moi est ce que tu as mal quelque part ? »

Malgré la protection qu’il lui avait prodigué, Shun n’était pas certain qu’elle ne ce soit pas fait de mal. Si elle c’était blessée durant son entrainement, le jeune homme avait peur qu’elle ne reperdre encore une fois confiance en elle, elle avait pourtant travaillé si dur pour en arriver là.